metro

Réflexions de métro

Jeudi 5 mars 2009 à 22:24

 On a coutume de dire que 20 ans c'est l'âge adulte. L'âge adulte. En gros, l'âge où l'on devient raisonnable. Foutaises.
Je suis dans ma vingtième année et je crois n'avoir jamais fait autant de conneries que cette année.

On est plus matures? Mon cul, oui. Non seulement on n'est pas plus mature qu'à 10 mais en plus on a enfin les moyens d'exprimer notre immaturité.

On en avait surement déjà l'envie à l'adolescence mais c'était difficile à mettre en place à cause de l'autorité. D'une part les parents qui -même si vous prétendez vous rebeller- on une capacité assez fulgurante à se faire craindre et à vous décourager de mettre en oeuvre toutes les conneries auxquelles vous pensez (ou même auxquelles vous n'avez pas encore pensé...) D'autre part la loi, qui fait qu'en tant que mineur vous n'avez pour ainsi dire quasiment rien le droit de faire et qui fait que vous n'êtes pas le seul responsable de vous-même. Les ennuis retombent alors d'abord sur les parents sus-nommés, puis dans une version exponentiellement amplifiée, sur vous.

Bref, 20 ans c'est le moment de mettre en oeuvre tous les trucs interdits qu'on voulait déjà faire ado et même enfant et d'en inventer pleins d'autres!

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Pourquoi? Et bien parce qu'on en a les moyens. Finie la responsabilité dont on se revendiquait à l'adolescence, on a compris que c'était pas si drôle que ça d'être une personne responsable. Fini aussi le manque d'audace par crainte du regard des autres. Fini le manque de moyens financiers, d'autant plus qu'on a la gestion de notre argent pour mettre en place les conneries les plus drôles. Finie l'autorité parentale. Finis les inconvénients de la non-majorité.

On peut enfin s'amuser et on ne s'en prive pas. Libre cours à la gaminerie élémentaire et à la débauche la plus totale. Plus personne pour venir vous faire chier.


Mon grand I) portera donc sur la gaminerie élémentaire :)

C'est parti pour brailler des chansons (paillardes de préférence) dans la rue; criter dans le métro; jouer au bab au lieu de travailler; se déguiser à n'en plus finir en tous les trucs de la galaxie; enfariner les voisins; danser en écoutant la fanfare jouer dans les couloirs de la résidence du ski à 4h du mat; faire des batailles d'eau, de sérum phy, de bétadine ou que sais-je; faire des battles de qui criera le plus fort à travers la station de ski; jouer avec la nourriture; faire des trophées ricard; remplir un appart de paille ou de ballons de baudruche; ne pas aller en cours ou en partir quand on veut; faire de l'aqua-planning dans le couloir avec du produit vaisselle; faire des épreuves débiles dans les rues de Paris; prendre des vacances quand bon nous semble; faire une énorme soirée une veille de partiels...

J'en passe et des meilleures.

Passons à mon deuxième point -et non des moindres- la débauche la plus totale. 

Les soirées qui n'en finissent plus; où l'on finit à moitié habillé; on sort tous les soirs si ça nous chante; tout est prétexte à faire la fête; on boit plus que de raison; on fait la fête dans le métro, à la fac, dans les boîtes, dans les apparts des uns et des autres, dans la rue, sur le pont des arts; on rentre avec qui on veut sans que personne n'y redise quoi que ce soit; on arrive en stage ou en TD avec une gueule de bois monstrueuse; on danse avec plein de mecs qui nous plaisent; et on rentre avec celui qui nous plait le plus; on teste des substances illicites (en ayant préalablement contrôlé les doses et les effets, on est pas totalement cons non plus) pour voir ce que ça fait; on connaît tous les bars autour de la fac; on passe nos nuits à nous trémousser, à jouer au poker ou que sais-je; on reconnaît n'importe quelle musique de boîte et autre gros son à ses premières notes; on fait des jeux à boire tous plus cons les uns que les autres; on monte un énorme chapiteau avec musique à fond et toutes sortes de substances; on se couche à l'heure où d'autres se lèvent; et on fait ce qu'on veut avec qui on veut.

20 ans c'est le moment où on peut s'éclater tranquille. 20 ans c'est l'immaturité la plus totale.

 

Samedi 14 février 2009 à 23:51

 Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi on boit de l'alcool? Je veux dire, pourquoi on boit des alcools forts, pourquoi on se rend saouls...

Ne nous voilons pas la face, ce n'est pas pour le goût. Qu'on ne me fasse pas croire que la vodka, whisky et autres chartreuses qui vous arrachent la quasi-totalité du tube digestif sont agréables à déguster... Et vu la quantité dans laquelle on les boit, ce serait carrément de la dégustation approfondie, de l'expertise!

Donc ce n'est pas pour le goût. Oui, entendons nous bien je parle de l'alcool fort, le "boire pour être saoul", tout ça. C'est pas comme boire une petite bière entre potes, parce que ça a bon goût. Non aujourd'hui je parle de la grosse taule. (Parce qu'il y a différentes manières de boire en plus, c'est vraiment une pratique de société l'alcool...) 


( petit aparté : je commence fort ce blog en passant pour l'alcoolique de service, belle image )

Non, en fait on boit pour être saoul, dans un état second. On boit comme on fume un p*t', comme on prend du po***rs; pas pour le goût mais pour l'effet. Le but c'est d'empêcher tout contrôle, j'imagine. Arrêter de se poser des questions, de réfléchir à notre comportement (parce que c'est usant à force il faut le reconnaître), de se préoccuper du regard des autres. Juste agir. Aussi parce que c'est amusant cet état, c'est très drôle, on dit n'importe quoi, tout est beaucoup plus drôle...

Et puis il y a le contact. C'est connu, l'alcool désinhibe; n'importe quel charlot peut vous ressortir cette phrase. Alors, les contacts sont plus faciles, on va vers les gens. Et bien sur, on laisse parler nos hormones, on "pécho" plus facilement et plus si affinités... Et ça c'est très très drôle. Tout va plus vite, plus loin...

Et bien sur, il y a le challenge. C'est là tout (ou presque...) le vice. Il y a la compétition de qui boit le plus, les trucs les plus forts, qui est le plus arraché, qui a le plus gros foie... Et à ce jeu, on veut tous gagner et tout gagner. C'est à la fois chercher ses limites et se mesurer aux autres (non, je ne suis pas en train de dire que l'alcool est un sport, faudrait pas exagérer non plus...). Il y a comme une fascination de l'état dans lequel on se met, d'être capable de boire autant de verres, d'être capable de changer d'univers; un univers où notre esprit n'est plus le même, où notre corps n'évolue plus de la même manière. Fascination d'être capable de changer de monde...

D'aucuns diraient aussi qu'il y a l'idée de faire comme tout le monde. Je pense que c'est un peu l'argument facile, même s'il est assez vrai. Au delà de ça il y a le fait que quand tout le monde autour de vous est alcoolisé (en position variable sur l'échelle de l'éthylisme qui va de pompette à complètement-déchiré-au-bord-du-coma-éthylique) et que vous êtes sobre, c'est fatigant. Les gens sont lourds, on surveille instinctivement ceux qui ne se surveillent plus eux-mêmes. C'est une contrainte de fréquenter des gens alcoolisés et ça n'incite donc pas à rester sobre...

Ma façon de parler est effrayante, je le conçois. Mais je me suis mise à réfléchir -dans le métro bien sur- à ces attitudes et voilà ce qu'il en est ressorti, car comme on peut s'en douter à mes paroles, je me suis déjà pris quelques cuites et j'ai déjà beaucoup observé des gens se prendre quelques taules.
Toujours est-il que je suis curieuse de l'avis de gens qui étudient ces comportements, ces pratiques, que nous sommes beaucoup à avoir, et ce d'autant plus chez les étudiants je pense... Chers alcoologues, addictologues et éminents scientifiques, je crois qu'il y a beaucoup à creuser pour comprendre le pourquoi du comment.

Parce que certes il y a les effets amusants, on comprend aisément l'attrait de l'alcool... Mais il y a aussi la suite. La conscience que l'on a de faire souffrir notre corps, il suffit de voir l'état dans lequel on végète les lendemains de soirée... Les risques : de l'hépatite fulminante à la cirrhose en passant par les risques indirects liés à des dérapages non contrôlés... Pourquoi tout ceci ne retient pas les gens de boire?

 

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