Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi on boit de l'alcool? Je veux dire, pourquoi on boit des alcools forts, pourquoi on se rend saouls...

Ne nous voilons pas la face, ce n'est pas pour le goût. Qu'on ne me fasse pas croire que la vodka, whisky et autres chartreuses qui vous arrachent la quasi-totalité du tube digestif sont agréables à déguster... Et vu la quantité dans laquelle on les boit, ce serait carrément de la dégustation approfondie, de l'expertise!

Donc ce n'est pas pour le goût. Oui, entendons nous bien je parle de l'alcool fort, le "boire pour être saoul", tout ça. C'est pas comme boire une petite bière entre potes, parce que ça a bon goût. Non aujourd'hui je parle de la grosse taule. (Parce qu'il y a différentes manières de boire en plus, c'est vraiment une pratique de société l'alcool...) 


( petit aparté : je commence fort ce blog en passant pour l'alcoolique de service, belle image )

Non, en fait on boit pour être saoul, dans un état second. On boit comme on fume un p*t', comme on prend du po***rs; pas pour le goût mais pour l'effet. Le but c'est d'empêcher tout contrôle, j'imagine. Arrêter de se poser des questions, de réfléchir à notre comportement (parce que c'est usant à force il faut le reconnaître), de se préoccuper du regard des autres. Juste agir. Aussi parce que c'est amusant cet état, c'est très drôle, on dit n'importe quoi, tout est beaucoup plus drôle...

Et puis il y a le contact. C'est connu, l'alcool désinhibe; n'importe quel charlot peut vous ressortir cette phrase. Alors, les contacts sont plus faciles, on va vers les gens. Et bien sur, on laisse parler nos hormones, on "pécho" plus facilement et plus si affinités... Et ça c'est très très drôle. Tout va plus vite, plus loin...

Et bien sur, il y a le challenge. C'est là tout (ou presque...) le vice. Il y a la compétition de qui boit le plus, les trucs les plus forts, qui est le plus arraché, qui a le plus gros foie... Et à ce jeu, on veut tous gagner et tout gagner. C'est à la fois chercher ses limites et se mesurer aux autres (non, je ne suis pas en train de dire que l'alcool est un sport, faudrait pas exagérer non plus...). Il y a comme une fascination de l'état dans lequel on se met, d'être capable de boire autant de verres, d'être capable de changer d'univers; un univers où notre esprit n'est plus le même, où notre corps n'évolue plus de la même manière. Fascination d'être capable de changer de monde...

D'aucuns diraient aussi qu'il y a l'idée de faire comme tout le monde. Je pense que c'est un peu l'argument facile, même s'il est assez vrai. Au delà de ça il y a le fait que quand tout le monde autour de vous est alcoolisé (en position variable sur l'échelle de l'éthylisme qui va de pompette à complètement-déchiré-au-bord-du-coma-éthylique) et que vous êtes sobre, c'est fatigant. Les gens sont lourds, on surveille instinctivement ceux qui ne se surveillent plus eux-mêmes. C'est une contrainte de fréquenter des gens alcoolisés et ça n'incite donc pas à rester sobre...

Ma façon de parler est effrayante, je le conçois. Mais je me suis mise à réfléchir -dans le métro bien sur- à ces attitudes et voilà ce qu'il en est ressorti, car comme on peut s'en douter à mes paroles, je me suis déjà pris quelques cuites et j'ai déjà beaucoup observé des gens se prendre quelques taules.
Toujours est-il que je suis curieuse de l'avis de gens qui étudient ces comportements, ces pratiques, que nous sommes beaucoup à avoir, et ce d'autant plus chez les étudiants je pense... Chers alcoologues, addictologues et éminents scientifiques, je crois qu'il y a beaucoup à creuser pour comprendre le pourquoi du comment.

Parce que certes il y a les effets amusants, on comprend aisément l'attrait de l'alcool... Mais il y a aussi la suite. La conscience que l'on a de faire souffrir notre corps, il suffit de voir l'état dans lequel on végète les lendemains de soirée... Les risques : de l'hépatite fulminante à la cirrhose en passant par les risques indirects liés à des dérapages non contrôlés... Pourquoi tout ceci ne retient pas les gens de boire?